Mais où est passée la brique que le Belge a dans son ventre depuis des décennies ?

Publié le 14/08/2024

Depuis toujours, le Belge a la réputation d’avoir une brique dans le ventre.

Cette réputation le suit depuis plusieurs générations avec toujours ce premier objectif d’être propriétaire le plus rapidement possible lorsqu’il entre dans la vie active. Posséder son bien immobilier lui apporte une certaine sécurité émotionnelle car il lui semble qu’il ne peut rien lui arriver s’il est propriétaire. Et cette impression va même plus loin, car si le Belge a la possibilité d’investir dans l’immobilier de rapport, il le fait sans trop d’hésitation, car il estime que c’est le meilleur rendement possible. Et si ces belles années en immobilier étaient définitivement derrière nous ? Et si les jeunes Belges ne cherchaient plus à tout prix à accéder rapidement à la propriété ?

Voici les éléments qui pourraient faire changer les choses :

Avec l’augmentation des taux par les banques centrales, les crédits hypothécaires sont devenus plus chers que par le passé. En effet, on a pu constater des taux d’emprunt passant de 1% à 4 % dans certains cas et en quelques mois. Ces augmentations de taux ne favorisent plus l’accès à la propriété, car la charge mensuelle pour le remboursement est devenue nettement plus élevée. Les taux devraient dans l’avenir diminuer, mais plus revenir au niveau que nous avons connu il y a quelques petites années.

L’inflation à 2 chiffres que nous avons connue a indéniablement calmé l’envie d’achat de certains ménages. Les produits du quotidien ont pris parfois jusqu’à 50 % d’augmentation, ce qui a réduit fortement le pouvoir d’achat des Belges et ce malgré l’indexation des salaires. Les ménages déjà propriétaires n’ont pas d’autre choix que de faire face à l’augmentation de ces charges, mais leurs envies de travaux éventuels ont diminué de mois en mois.

C’est fini le temps où il était possible d’emprunter la totalité du prix du bien, avec en plus les travaux et les frais de Notaire. Avec la diminution annoncée du prix de l’immobilier et par conséquent des garanties hypothécaires, les organismes de crédit ne veulent pas prendre des risques supplémentaires. Limiter le montant emprunté à 80 % est devenu monnaie courante. Les acheteurs n’ont pas d’autre choix que de puiser dans leur réserve de cash pour mener à bien leur achat immobilier.

C’est surtout lors d’une construction ou de l’achat avec travaux que cette augmentation a un impact important. Depuis le début de la guerre en Ukraine qui a engendrée la flambée du prix de l’énergie, réaliser des travaux est devenu nettement plus couteux que par le passé. La mains d’œuvre a également augmenté, car il est devenu plus cher aujourd’hui de faire déplacer les équipes sur les chantiers, avec des salaires qui ont été indexés pour suivre l’inflation.

Evaluer la consommation énergétique d’un bien immobilier avant de le mettre en vente est une excellente idée. Le problème est que beaucoup de biens sont des vraies passoires , et qu’il est obligatoire de réaliser les travaux de mise en conformité. Travaux qui ont un certain coût surtout avec l’augmentation du prix des matériaux.

Et à l’avenir ?

Vouloir anticiper les marchés, quels qu’ils soient, reste un exercice périlleux. Actuellement, tous ces éléments ont freiné et freinent encore les transactions immobilières qui ont baissé de manière conséquentes , même si la situation s’est déjà améliorée.

On estime cette diminution à un peu plus de 7 % dans certains coins de la Belgique , avec bien évidemment un impacte sur le prix des maisons qui stagnent ou baissent selon les régions.

Comme on sait que tous les marchés sont soumis à la loi de l’offre et de la demande, on peut supposer que cette baisse du prix de l’immobilier pourrait se poursuivre dans les prochains mois.

L’immobilier ne serait donc plus une valeur refuge ?


 
 

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